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Reconnaître l’effet miroir

« La façon dont nous vivons le monde qui nous entoure est le reflet direct
du monde qui est en nous. »

– Gabrielle Bernstein

Chaque personne que nous rencontrons est en quelque sorte le reflet de nous-mêmes.
Chaque personne que nous aimons ou détestons porte en elle une partie qui existe en nous.

Cependant, je n’ai jamais pu comprendre comment une personne qui parle mal des autres et les blesse volontairement pouvait être un reflet de moi-même. Je ne crois pas être une « mauvaise personne », alors comment puis-je être reflété dans les actions et l’attitude d’une « mauvaise personne » ?

En fait, les autres nous renvoient toujours à ce que l’on est : c’est la définition de l’effet miroir. Tout ce que nous percevons chez les autres et qui nous dérange chez eux, n’est qu’une projection de quelque chose qui n’est pas guéri en nous. En d’autres termes, le monde extérieur n’est qu’une projection de notre esprit.

Ce qui nous offense et nous agace chez quelqu’un est soit quelque chose que nous reconnaissons en nous-mêmes, quelque chose que nous faisons et que nous n’aimons pas faire, soit quelque chose que nous refusons de faire.

Pour saisir l’idée, prenons l’illustration suivante : je suis allé à la pharmacie il y a quelques jours et la pharmacienne a été très désagréable avec moi. Il se peut qu’elle ait passé un mauvais début de journée (cela n’excuse pas ses actions bien sûr) ou peut-être en a-t-elle eu assez de mes questions ?

J’ai quand même été choqué par la façon dont elle m’a traité (après tout je suis un client), d’autant plus que je ne traiterais jamais quelqu’un que je ne connais pas de cette façon, autrement dit : je ne m’autoriserais jamais à être désagréable avec quelqu’un que je ne connais pas. Désagréable : c’est bien un mot qui ne me décrit pas.

Cependant, une fois que j’ai pris du recul par rapport à la situation et que j’ai essayé de lâcher un peu mon ego, j’ai réalisé que ce qui m’énervait vraiment, c’était le fait qu’elle me rappelait que je pouvais moi aussi être désagréable et impatient avec mes proches (pas tout le temps, bien évidemment). Et je n’aimais pas le fait que je pouvais me voir dans cette personne. Je ne voulais surtout pas admettre que je risquais d’agir comme elle si jamais j’étais de mauvaise humeur.

Un autre exemple : un jour à l’aéroport, je prenais le même vol qu’une famille de 4 personnes qui rentrait de vacances. Le simple fait de voir à quel point ils étaient lents à prendre leurs bagages et à s’enregistrer m’a irrité et a fait ressortir mon côté impatient, même si, objectivement parlant, ils n’avaient rien fait de mal. C’est à ce moment-là que je me suis dit qu’il fallait prendre du recul et identifier la véritable raison de mon irritation.

En effet, mon irritation n’était pas dû au fait qu’ils étaient si lents, mais plutôt au fait qu’ils se donnaient la permission d’aller lentement parce que dans leur tête, ils se sentaient toujours en vacances (donc nul besoin de se presser). J’ai aussi réalisé que ce qui me mettait en colère, c’était leur comportement égoïste. Un état d’esprit dans lequel je n’aime pas me retrouver.

Ainsi, le monde extérieur et les personnes qui se trouvent dans ce monde-là reflètent qui nous sommes vraiment : ils reflètent les parties de nous que nous refusons d’être et le « nous » que nous aspirons à être : c’est le principe de l’effet miroir.

En conclusion, je vous laisse avec la citation suivante :

« Les gens sont des miroirs.
Ce que vous voyez chez les autres a plus à voir avec vous qu’avec eux. »